Pr Abdoulaye Sakho, spécialiste en droit du sport: «Le Sénégal n'aurait pas du accepter les tests IRM après match perdu»
Le professeur Abdoulaye Sakho n’approuve pas la démarche de la Fédération sénégalaise de football qui a été déboutée après sa plainte déposée contre les deux joueurs de l’équipe U17 de la Guinée.
Le spécialiste du droit du sport à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a estimé que le Sénégal devrait au préalable déposer sa plainte en lieu et place d’accepter de passer des tests IRM après match perdu.
S’il ne récuse pas les arguments de la CAF et le droit du Sénégal de porter un recours au tribunal arbitral du Sport (TAS), il estime toutefois, qu’au delà du match Sénégal-Guinée, une réflexion s’impose pour essayer d’éradiquer une fois pour tout, la question de la fraude sur l’âge qui gangrène le football africain.
Abdoulaye Sakho n’approuve pas la démarche de la Fédération sénégalaise de football (FSF) d’avoir demandé les tests IRM sur les deux joueurs guinéens soupçonnés d’avoir fraudé sur leur âge avec l’établissement de nouveaux passeports.
Ce, après seulement le match perdu sur le terrain. Le professeur de droit à l’Ucad estime que les règles de départ auraient été de les effectuer aux préalables.
Ce n’est en effet qu’à la suite de la défaite concédée contre le Syli cadet (2-1) lors de la deuxième journée de la poule B, que la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) a décidé de saisir la CAF pour une plainte accusant des joueurs guinéens Ahmed Tidiane Keïta et Aboubacar Conté d’avoir fraudé.
Mais la Caf n’a finalement donné aucune suite en tranchant en faveur de la Guinée. «Sur le match, il est vrai qu’il y a un problème.
La question que je me pose est de savoir : le Sénégal n’aurait pas dû accepter après match perdu que l’on passe des tests IRM pour déterminer l’âge des jeunes.
Les tests se sont révélés positifs pour les joueurs guinéens et le Sénégal se retourne pour dire qu’il va déposer une plainte.
Les règles de départ auraient été les tests Irm et non après que vous ayez perdu le match», soutient-il. «Cela ne veut pas dire que la Guinée n’a pas fraudé. Le Sénégal devrait poser la question au préalable.
C’est comme la règle des cartons qui a éliminé le Sénégal à la Coupe du monde en Russie. Les règles du jeu sont connues au début de la compétition. On vous l’applique et vous dites que l’on a perdu», précise-t-il.
«QUAND ON EST DANS UNE PROCEDURE, ON UTILISE TOUTES LES VOIES DE RECOURS»
Le professeur Sakho ne récuse toutefois pas la décision Caf ni celle de la Fédération sénégalaise de football du droit de saisir le Tribunal arbitral du sport. «Quand on est dans une procédure, on utilise toutes les voies de recours.
De ce point de vue, la fédération sénégalaise de football a raison d’essayer», soutient il. «Sur le cas particulier, je ne sais pas qu’est ce que la Caf a utilisé comme arguments pour débouter le Sénégal.
Je leur aurai dit juste que vous (FSF, Ndlr) avez laissé les choses se passer, on a fait les tests maintenant vous revenez en arrière.
Cela ne marche ! La Caf peut être fautive mais c’est la plupart des dirigeants africains qui ont tous fermé les yeux.
Ce n’est pas parce que c’est bon pour l’un et bon pour l’autre que l’on soulève des problèmes. C’est une question d’arguments», note t-il.
«ERADIQUER LA QUESTION DE LA FRAUDE SUR L’AGE QUI GANGRENE LE FOOTBALL AFRICAIN»
Le spécialiste du droit des sports est d’avis qu’au-delà du match Sénégal–Guinée, les dirigeants africains devraient se pencher sur la question de la fraude sur l’âge, qui selon lui, a les mêmes méfaits que le dopage. «Plutôt de jouer sur un match parce que l’on a gagné ou perdu, il faut prendre cette affaire à bras le corps.
Il faut que les dirigeants du football aussi bien national, au niveau fédéral et africain se penchent sur cette question.
Ce n’est pas seulement le football, ce sont les centres d’états civils de fausses pièces. Il faut qu’on réfléchisse et se mette autour d’une table et voir comment éradiquer une fois pour toute la question de la fraude sur l’âge qui gangrène le football africain.
Pour des questions de performances, de réussite dans le sport, on fait n’importe quoi. On viole les règles d’éthiques particulièrement celles liées à la performance physique ou à l’âge.
J’ai l’impression que c’est général», relève-t-il, avant de poursuivre : «Si j’ai un conseil à donner aux dirigeants sénégalais, c’est de ne pas se focaliser sur ce match-là mais de voir en interne comment régler le problème des jeunes qui diminuent leur âge.
En un moment, le président Saër Seck avait essayé de faire quelques choses. En un moment, ça arrangeait tout le monde et tout le monde se taisait.
On se rappelle d’un éducateur français Guy Roux qui parlait de la TVA sur l’âge des footballeurs africains.
Quand on fait du sport, je pense qu’il faut être honnête. Peut être que le TAS ou un autre organise nous aidera à poser le problème et de le mettre sur la table».
Le professeur Abdoulaye Sakho n’approuve pas la démarche de la Fédération sénégalaise de football qui a été déboutée après sa plainte déposée contre les deux joueurs de l’équipe U17 de la Guinée.
Le spécialiste du droit du sport à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a estimé que le Sénégal devrait au préalable déposer sa plainte en lieu et place d’accepter de passer des tests IRM après match perdu.
S’il ne récuse pas les arguments de la CAF et le droit du Sénégal de porter un recours au tribunal arbitral du Sport (TAS), il estime toutefois, qu’au delà du match Sénégal-Guinée, une réflexion s’impose pour essayer d’éradiquer une fois pour tout, la question de la fraude sur l’âge qui gangrène le football africain.
Abdoulaye Sakho n’approuve pas la démarche de la Fédération sénégalaise de football (FSF) d’avoir demandé les tests IRM sur les deux joueurs guinéens soupçonnés d’avoir fraudé sur leur âge avec l’établissement de nouveaux passeports.
Ce, après seulement le match perdu sur le terrain. Le professeur de droit à l’Ucad estime que les règles de départ auraient été de les effectuer aux préalables.
Ce n’est en effet qu’à la suite de la défaite concédée contre le Syli cadet (2-1) lors de la deuxième journée de la poule B, que la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) a décidé de saisir la CAF pour une plainte accusant des joueurs guinéens Ahmed Tidiane Keïta et Aboubacar Conté d’avoir fraudé.
Mais la Caf n’a finalement donné aucune suite en tranchant en faveur de la Guinée. «Sur le match, il est vrai qu’il y a un problème.
La question que je me pose est de savoir : le Sénégal n’aurait pas dû accepter après match perdu que l’on passe des tests IRM pour déterminer l’âge des jeunes.
Les tests se sont révélés positifs pour les joueurs guinéens et le Sénégal se retourne pour dire qu’il va déposer une plainte.
Les règles de départ auraient été les tests Irm et non après que vous ayez perdu le match», soutient-il. «Cela ne veut pas dire que la Guinée n’a pas fraudé. Le Sénégal devrait poser la question au préalable.
C’est comme la règle des cartons qui a éliminé le Sénégal à la Coupe du monde en Russie. Les règles du jeu sont connues au début de la compétition. On vous l’applique et vous dites que l’on a perdu», précise-t-il.
«QUAND ON EST DANS UNE PROCEDURE, ON UTILISE TOUTES LES VOIES DE RECOURS»
Le professeur Sakho ne récuse toutefois pas la décision Caf ni celle de la Fédération sénégalaise de football du droit de saisir le Tribunal arbitral du sport. «Quand on est dans une procédure, on utilise toutes les voies de recours.
De ce point de vue, la fédération sénégalaise de football a raison d’essayer», soutient il. «Sur le cas particulier, je ne sais pas qu’est ce que la Caf a utilisé comme arguments pour débouter le Sénégal.
Je leur aurai dit juste que vous (FSF, Ndlr) avez laissé les choses se passer, on a fait les tests maintenant vous revenez en arrière.
Cela ne marche ! La Caf peut être fautive mais c’est la plupart des dirigeants africains qui ont tous fermé les yeux.
Ce n’est pas parce que c’est bon pour l’un et bon pour l’autre que l’on soulève des problèmes. C’est une question d’arguments», note t-il.
«ERADIQUER LA QUESTION DE LA FRAUDE SUR L’AGE QUI GANGRENE LE FOOTBALL AFRICAIN»
Le spécialiste du droit des sports est d’avis qu’au-delà du match Sénégal–Guinée, les dirigeants africains devraient se pencher sur la question de la fraude sur l’âge, qui selon lui, a les mêmes méfaits que le dopage. «Plutôt de jouer sur un match parce que l’on a gagné ou perdu, il faut prendre cette affaire à bras le corps.
Il faut que les dirigeants du football aussi bien national, au niveau fédéral et africain se penchent sur cette question.
Ce n’est pas seulement le football, ce sont les centres d’états civils de fausses pièces. Il faut qu’on réfléchisse et se mette autour d’une table et voir comment éradiquer une fois pour toute la question de la fraude sur l’âge qui gangrène le football africain.
Pour des questions de performances, de réussite dans le sport, on fait n’importe quoi. On viole les règles d’éthiques particulièrement celles liées à la performance physique ou à l’âge.
J’ai l’impression que c’est général», relève-t-il, avant de poursuivre : «Si j’ai un conseil à donner aux dirigeants sénégalais, c’est de ne pas se focaliser sur ce match-là mais de voir en interne comment régler le problème des jeunes qui diminuent leur âge.
En un moment, le président Saër Seck avait essayé de faire quelques choses. En un moment, ça arrangeait tout le monde et tout le monde se taisait.
On se rappelle d’un éducateur français Guy Roux qui parlait de la TVA sur l’âge des footballeurs africains.
Quand on fait du sport, je pense qu’il faut être honnête. Peut être que le TAS ou un autre organise nous aidera à poser le problème et de le mettre sur la table».
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